Jethro Tull - Stand Up

Publié le par Fab de

Jethro Tull

Stand Up

(1969)

1. A NEW DAY YESTERDAY - 2. JEFFREY GOES TO LEICESTER SQUARE - 3. BOURRÉE - 4. BACK TO THE FAMILY - 5. LOOK INTO THE SUN - 6. NOTHING IS EASY - 7. FAT MAN - 8. WE USED TO KNOW - 9. REASONS FOR WAITING - 10. FOR A THOUSAND MOTHERS - Bonus Tracks : 11. LIVING IN THE PAST - 12. DRIVING SONG - 13. SWEET DREAM - 14. 17

Durée : 51'39

Prix / lieu d'achat : 6,98 € sur amazon.fr

Dans la discotèque entre : Michael JACKSON et Michel JONASZ (ben oui. ben quoi?)

    

Mes antécédents concernant l'artiste :

Jethro Tull : voilà encore un nom de groupe (ça veut dire quoi, au fait?) que j'ai croisé maintes fois un peu partout, sous diverses plumes et dans moult bouches, sans toujours rien connaître de sa musique ni de sa discographie.
Alors, quand une promo pointe le bout de son nez sur mon site marchand préféré, je me lance à l'aveugle et choisis l'album le plus ancien possible.

 

 

Pochettes, livrets, packaging... :

La date de sortie originelle ne figure nulle part sur le livret. On trouve des ©2001 collés un peu partout, mais ils sont même pas foutus de nous dire de quand date vraiment l'oeuvre!
Heureusement, il y a internet pour m'apprendre que ce disque serait paru pour la première fois en 1969. Ça parait cohérent avec le petit texte explicatif signé Ian Anderson (le chanteur-auteur-compositeur multi-instrumentiste et sans doute fondateur du groupe) qui nous explique que cet album est, après This Was, sorti en 1968, le deuxième publié par JT. Un an entre deux disques; à l'époque, c'était la cadence courante.

La pochette, sinon, s'inscrit bien dans son temps : des caricatures psyché en noir et blanc façon gravure. Pourquoi pas.
Ça ne m'inspire pas grand chose, passons donc aux choses sérieuses.

 

 

Mes impressions à la première écoute :

Dès les premières notes de A New Day Yesterday, je détecte quelque-chose à mi-chemin entre Hendrix et les premiers Deep Purple. Hendrix, pour la voix de Ian Anderson, le son mélangé basse-guitare-batterie brut et, il faut bien le dire, un peu pourrave avec trop de basses à mon goût (et encore, heureusement que le disque a été remasterisé!); Purple pour le riff et un je-ne-sais-quoi de rock progressif.
Jeffrey Goes To Leicester Square ressemble à une ballade trad' arrangée qui pourrait faire penser à du Genesis première époque. La qualité du son ne s'est pas améliorée.
On reste dans l'inspiration passéiste avec Bourrée, qui n'est pas une chanson sur Véronique Samson, mais un instru qui évolue vers une sympathique séquence jazzy. Plutôt étrange mais assez bien venu. Dans une lignée similaire, mais plutôt orientée country-folk, Jethro Tull nous livre ensuite un Back To The Family construit sur une structure identique : un début calme et roots qui évolue vers un final poly-instrumental jazzy, mais pas trop. Assez jouissif, je dois l'avouer.
Avec Look Into The Sun, on a droit à un intermède purement folk, juste agrémenté d'une guitare solo un peu "spatiale" pour qu'on n'oublie pas chez qui on est. C'était le moment de calme avant le retour du prog-late-sixties-type et Nothing Is Easy. Et toujours cette flûte jazz, originale et pas impromptue pour un sou, qui vient relever un peu la sauce et donner une identité musicale à la formation.
Ha! Un petit tour vers ce qu'on appellerait aujourd'hui la world-music! Des percus à l'orientale et un sintrument à cordes grattées que je n'arrive pas à reconnaître : le livret mentionne une balalaïka, ça doit être ça. Fat Man me rappelle ces morceaux de Led Zep que j'aime pas trop. Heureusement, son tempo soutenu lui donne un certain allant, qui le place dans mon estime plus haut que les ballades soporifiques de Page et Plant.
Le We Used To Know qui suit nous ramène vers un folk-rock plus académique. L'éclatante vitalité de la guitare solo me saute aux oreilles : c'est un petit régal. Je dois dire que, jusqu'à présent, les soli de Martin Lancelot Barre ont été impeccables : virtuoses sans être trop complexes, d'une clarté cinglante et imbibés de passion. Réjouissants, quoi!
J'ai aussi l'impression d'une augmentation de la qualité du son depuis le début du disque. A moins que je ne m'y soit habitué, peut-être. 
Anderson et ses amis n'avaient pas encore touché au classique, tiens! C'est chose faite avec Reasons For Waiting, son chant un peu lyrique et ses orchestrations, limite mauvais goût, qui me font penser au Soft Parade des Doors ou au The Long And Winding Road du Beatle McCartney arrangé par Phil Spector. Un morceau sans doute dispensable, à mon avis.
Et pour boucler la boucle, on termine la version initiale de l'album avec un instant purement jazz, une flute mise très en avant, au détriment de la voix qui, en restant marquée rock, se trouve reléguée au tout arrière-plan sonore. Une fois de plus, le morceau évolue pour se terminer dans un chorus très typé prog.

Et c'est par une transition sans heurt qu'on passe aux bonus tracks.
Living In The Past s'inscrit parfaitement dans la lignée de l'album. Par contre, Driving Song est très teinté bluesy. C'est même carrément du blues. Mais si j'ai bien compris le livret, le premier album de JT, This Was, était très influencé par le blues. Ce Driving Song a peut-être été rescapé de ces sessions d'enregistrement-là.
Attention! Voilà du lourd avec Sweet Dream : grandiloquence et orchestrations cuivrées sont ici les ingrédients d'une musique hybride psychédélico-hollywoodo-folk et aussi pas mal rock dont je ne sais encore trop quoi penser : génial collage ou mauvais goût vomitif ?
17, c'est le morceau de trop. Non pas qu'il soit foncièrement mauvais (m'enfin ils se sont pas foulés non plus, sur ce coup-là), mais il a été carrément mal enregistré, ou mixé peut-être. Et ça gâche certainement le plaisir de l'auditeur. Chrysalis a vraiment raclé les fonds de tiroirs pour nous trouver des bonus. Hey les gars! Quand y'en a plus, y'en a plus! On va pas vous bouffer pour ça! C'est pas la peine d'essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Pour finir, je vais dire que Jethro Tull c'est bien du rock progressif. Je ne sais toujours pas définir ce style musical, mais je pense savoir le reconnaître. Par contre, c'est du prog qui, tout en gardant sa cohérence, intégre une multitude d'influences aussi diverses que le jazz, le folk, le blues, le classique et même des musiques plus exotiques. Cette façon de faire témoigne sans doute d'une certaine ouverture d'esprit de la part des protagonistes, et cela n'est pas fait pour me déplaire. D'autant plus que le résultat de ce métissage est loin d'être désagréable à l'oreille. Dommage que la production de l'album, sans doute relativement médiocre à l'origine, ait, de surcroît, un peu mal vieilli.

 

Ajouté le 30 mars 2007 :

Mes impressions après 1 mois :

Je dois avouer que je n'ai malheureusement pas grand chose de plus à raconter sur Stand Up que le mois dernier. Il faut dire aussi que je n'ai, depuis, pas pu trouver le temps ni les conditions idéales à au moins une écoute posée et concentrée comme j'avais pratiqué la première fois.
Je me suis donc contenté, ces derniers temps, d'apprécier par bribes uniquement cet album très complet, voire un peu complexe.

Je suis néanmoins moins gêné par la qualité du son que précédemment, et je suis en mesure d'annoncer que Sweet Dream est sans doute un bon morceau finalement, vu que c'est celui qui m'interpèle le plus à chaque audition.

 

Ajouté le 18 septembre 2007 :

Mes impressions après 2 mois :

Cette découverte de Jethro Tull n'a pas révolutionné ma perception de la musique, ni chamboulé mes goûts. Néanmoins, je suis bien content de désormais connaître ce groupe à l'identité très marquée. 
Et comme, d'après ce que j'ai pu lire de droite et de gauche, par-ci par-là, il semblerait que JT ait su se renouveler sur ses différents albums, je n'exclue pas la possibilité de me plonger un jour dans une autre oeuvre de ce groupe dont on peut dire que, s'il n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer.
Merci, monsieur Anderson.
  

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C
tiens, j'ai été cherché l'origine du nom aussi !<br /> voilà l'explication complète: http://en.wikipedia.org/wiki/Seed_drill<br /> Tull a inventé un appareil pour tracer de bons sillons dans les champs !<br /> sinon... "On reste dans l'inspiration passéiste avec Bourrée, qui n'est pas une chanson sur Véronique Samson"<br /> ça c'est de la bonne sentence qui me plaît !
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F
Merci.Dis, tu crois qu'il aurait sa rubrique dans Wikipedia, Jethro Tull, si un groupe de rock n'avait pas pris son nom?
E
Jethro Tull doit,je crois,son nom à un savant agronome anglais du XVII° Siècle.Sans garantie.Hélas les vidéos que l'onprésente sur nos blogs ne restent pas toujours longtemps.J'ai remis Living in the past en une version très récente si tu veux l'écouter(Une chanson).Ton article est excellent et je me souviens bien de l'immense succès de Bourree.En vinyl j'ai deux albums:Aqualung et Thick as  a brick sorte d'opéra rock dont la pochette est un vrai journal.
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F
Merci, Eeguab, pour ton compliment.Après avoir rédigé mon article, j'ai ouvert le dico du rock de Michka Assayas à la rubrique Jethro Tull. Et tu as raison, ce nom est bien celui d'un agronome qui aurait inventé une machine à planter les graines.D'après M.A., qui a écrit la rubrique J.T., Aqualung serait leur meilleur album et Thick As A Brick aurait été généralement dénigré par la critique, bien que largement plébiscité par le public.