Serge Gainsbourg - L'Étonnant Serge Gainsbourg

Publié le par Fab de l'An Mil

Serge Gainsbourg

L' Étonnant Serge Gainsbourg

(1961)

1. LA CHANSON DE PRÉVERT - 2. EN RELISANT TA LETTRE - 3. LE ROCK DE NERVAL - 4. LES OUBLIETTES - 5. CHANSON DE MAGLIA - 6. VIVA VILLA - 7. LES AMOURS PERDUES - 8. LES FEMMES C'EST DU CHINOIS - 9. PERSONNE - 10. LE SONNET D'ARVERS

Durée : 25'01

Prix / lieu d'achat : 6,99 € à la fnac

Dans la discotèque entre : Peter GABRIEL et GAMMA RAY

 

Mes antécédents concernant l'artiste :

Merci de vous reporter à la chronique de Gainsbourg Percussions.

 

Pochettes, livrets, packaging... :

Tiens, on a droit à un digipack, pour celui-là. Les autres CD remasterisés, ils sont en boîtier cristal. Enfin bon. Quand on ouvre l'emballage en 3 volets, on trouve la gallette et aussi le titre de l'album, repris en grand sur toute la longueur. Pas très intéressant. Le contenu du livret, triptique aussi, est à l'avenant : on a même pas les textes des chansons. C'est une honte!

La pochette : comme sur les deux albums précédent (Du Chant A La Une et N°2), le visage de Gainsbourg apparait, en gros plan ce coup-ci, de trois quart gauche. Il est a pas l'air rigolo du tout, pas beau. Et puis si la beauté cachée des laids (des laids) se voit sans délai (délai), celle de Gainsbourg avait tendace à s'évanouir complètement lorsqu'il esquissait un sourire. Donc, c'est pas plus mal comme ça; Enfin, ce n'est que mon avis.

Avant de placer le skeud dans sa platine, je jette quand même un oeil au pauvre booklet, qui m'apprend quand même que trois chansons de l'album sont des textes de grands poêtes mis en musique : Le Rock De Nerval évidemment, Chanson De Maglia (Victor Hugo) et le Sonnet D'Arvers.

Et, toujours en hommage aux grands poêtes, il y a La Chanson De Prévert que je connaissais déjà, comme tout le monde.

   

Mes impressions à la première écoute :

Il me faut avouer que je ne suis pas très étonné par ce Gainsbourg-là.
La Chanson De Prévert, qui entame l'album est un grand classque intouchable. Et puis je connaissais aussi, en fait, En Relisant Ta Lettre : ce texte est à mon avis un véritable petit bijou qu'il faudrait faire étudier à tous les élèves des écoles d'écriveurs de chansons.

Sorti de cela, sur le plan musical, je ne perçois dans ce disque aucune trace flagrante de génie, auquel Serge était pourtant souvent abonné.

Le Rock De Nerval n'a de (et très légèrement) rock que son accompagnement. Celui de La Chanson De Maglia, dont Gainsbourg semble s'approprier le texte ("Vous êtes belle, je suis laid") est plutôt insipide. Viva Villa, qui parle de Pancho (Villa), traité sur un mode gentiment joyeux façon Amérique du Sud (cuccaracha et compagnie) un peu désuet, ne donne pas vraiment envie de partir faire la révolution, malgré le sujet dont traite les paroles. Seul Les Oubliettes et sa trompette jazzy posée sur un rythme de valse m'a paru un peu fun.  

Pour résumer cette première écoute, je trouve que les accompagements ici se font trop discrets et manquent des grandes envolées innovantes que je sais apprécier chez ce cher Serge.
Mais ceci etait probablement volontaire de sa part et avait pour but de mettre les textes en valeur. Il faudra donc peut-être que je me concentre plus sur cet aspect-là de cette étonnante (ou pas) oeuvre.

 

Ajouté le 3 novembre 2006 :

Mes impressions après 1 mois :

Mais si, il était là le génie de Gainsbourg! Mais vous pensez bien que le modeste homme n'allait pas le faire éclater à la figure de son auditeur dès le premier tour de sillon. Il fallait plusieurs bonnes écoutes pour appréhender les finesses de cette oeuvre. J'aurais dû m'en douter.

La trompette acidulée qui fait le charme de Les Oubliettes donne aussi à Le Rock De Nerval un côté délicieusement pétillant qui fait oublier sa facture un peu surannée. La mélodie de Les Amours Perdues, sournoise comme un serpent, continue à sinuer entre vos tympas longtemps après que vous ayez remisé votre disque dans son étui. Les Femmes C'Est Du Chinois, malgré sa composition moins inventive reste tout de même rigolote, et je me délecte un peu plus à chaque passage du petit twist* moqueur qui vient orner Le Sonnet D'Arvers. Comme quoi il était possible, dès 1961, de faire fusionner le rock et la littérature et de moucher au passage ces neuneus de yéyés. Vas-y Serge, t'es champion!

Par contre, je n'ai pas réussi à rentrer dans Chanson De Maglia, ni dans Viva Villa, et je ne sais toujours pas si la répétition abondante de la rime riche de Personne relève du génie ou de la maladresse.
Ma mission pour le mois prochain consistera donc à tenter d'apprivoiser ces trois chansons.


* à moins que ce ne soit un mashed-potatoes.

 

Ajouté le 14 janvier 2007 :

Mes impressions après 2 mois :

Pour les trois chansons, c'est mieux mais c'est pas encore tellement ça. C'est pas grave, je les aime bien quand même.

En relisant mes impressions à la première écoute, je me dis aujourd'hui que je dois être bien obtus tout de même pour ne pas avoir su percevoir le génie Gainsbourgeois, certes discret mais néanmoins bien présent.
Maintenant, je suis dans ce disque comme dans une bonne vieille charentaise domestique. Après quelques essais, il finit par prendre la forme de son auditeur; il devient confortable dès la première seconde de pratique, il se fait familier mais surtout pas vulgaire, et jamais lassant.
Ce Gainsbourg-là est acide et moëlleux, novateur et rassurant, génial et modeste.
Étonnant, non?

 

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C
ça y est !Très sympathique cette chanson que je ne connaissais pas du tout !
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F
J'te l'avais dit !!! ;-)
C
ah oui, juste pour "la chanson de prévert", ça vaut le coup ce disque !par contre, connais pas "en relisant..." Je vais écouter de ce pas !
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F
Oui, vas-y vite.Tu m'en diras des nouvelles.
L
Ce Gainsbourg là est encore très marqué par l'esprit "Rive gauche" des années cinquante.Facture certes très classique mais La chanson de Prévert ou Viva Villa sont rudement bien troussées.
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F
Quel trousseur, ce Gainsbourg !  ;-)