Patti Smith - Twelve

Publié le par Fab de l'An Mil

Patti Smith

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Twelve

(2007)

1. ARE YOU EXPERIENCED? - 2. EVERYBODY WANTS TO RULE THE WORLD - 3. HELPLESS - 4. GIMME SHELTER - 5. WITHIN YOU WITHOUT YOU - 6. WHITE RABBIT - 7. CHANGING OF THE GUARDS - 8. THE BOY IN THE BUBBLE - 9. SOUL KITCHEN - 10. SMELLS LIKE TEEN SPIRIT - 11. MIDNIGHT RIDER - 12. PASTIME PARADISE

Durée : 56'48

Prix / lieu d'achat : je sais plus très combien : depuis le temps et un déménagement, j'ai perdu le ticket mais je suis presque sûr que c'était chez Virgin.

Dans la discotèque entre : The SMASHING PUMKINS et SONATA ARCTICA

Mes antécédents concernant l'artiste :
Vue en concert le 20/07/96 à Concarneau (29) et le 23/07/04 aux Vieilles Charrues

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Voilà encore une artiste que j'ai sortie de la discothèque de mes parents. Finalement, en pensant au nombre de gens dont j'ai, par ce biais, suivi la discographie, je me dis que la part de l'acquis dans le ressenti de la musique est sûrement loin d'être inexistante, voire même prédominante.
C'était Horses, et je devais avoir genre quinze ans. Je me rappelle que j'avais eu du mal à me faire à cet album, à l'époque, mais un magnétisme indéfini faisait que j'avais du mal à m'en détacher, et que je le remettais sempiternellement sur la platine ou dans le balladeur. C'est en se mouchant qu'on devient moucheron.

Bon, j'ai évidemment fini par kiffer à mort, j'ai laissé macéré quelques temps puis, dans ma période estudiantine, j'ai remis le couvert en collectant petit à petit les trois autres albums du PSG (Patti Smith Group) de la grande époque (1975-1980). Devenant ainsi l' heureux possesseur de quatre albums à mon avis indispensables, bien qu'ayant eu des succès variés.
Quand Patti S. a fait son retour en 1996, je me suis jeté sur Gone Again, mais ce dernier ne m'avait pas emballé, sans doute trop introspectif pour moi et jouant trop sur la corde sensible. Par contre, j'ai été assez agréablement surpris et enthousiasmé par le précédent Trampin' de 2004, qui redonnait sa chance au vrai bon rock qui me plait.

L'existence du présent Twelve, j'en ai eu vent par la diffusion répétée à une certaine époque de Pastime Paradise sur France Inter. Finalement, en pensant au nombre d'artiste dont j'ai, par ce biais, suivi les évolutions, je me dis que la part des médias dans l'acte de consommer de la musique est sûrement loin d'être inexistante, voire même prédominante. Quelle est la part de l'information et la part de la publicité dans l'annonce, même objective, à l'antenne de la sortie d'un album? Les spécialistes en marketting des maisons de disques connaissent sûrement la réponse chiffrée à cette question

 

Pochettes, livrets, packaging... :

Tiens! Une pochette de Patti Smith en couleurs! Le fait est suffisament rare pour être souligné. On se demande un moment ce que la devanture peut bien représenter, et si on n'a pas la patience de jouer aux devinettes, on regarde le livret et, par textes et photos sous angle différent, on apprend que ce mystérieux objet est en fait un tambourin babacool daté de 1967 qu'un artiste de l'époque avait offert à la jeune Patti. Sur la peau du percutant instrument est tatoué, entre autres arabesques, le signe astrologique de Patti. Ah ouais super...
1967 semble être une année importante pour Patsi Schmidt, au point qu'elle a repris dans son album 4 chansons de cette année-là. On le sait sans doute trop peu, mais la proto-punk Patti semble avoir un lourd passé de baba. Ceci explique probablement le mysticisme latent qui accompagne souvent son oeuvre. Au lieu d'être de ceux et celles qui ont terrassé les hippies pour amener le punk dans l' Histoire du Rock, Patti semble en fait avoir su muter et traverser ces époques-phares en restant toujours dans le coup. Ou à peu près... on imagine aisément que chaotique a pu être son parcours en se remémorant son explosion relativement tardive à presque 30 ans en 1975 avec Horses.
Non, sans déconner, il est pas mal foutu du tout ce livret. Bon, il faut reconnaître que ses couleurs et sa maquette semblent draguer du côté d'un public de quinquas/sexagénaires, au passé enfumé mais désormais rangé des bécanes. Cependant, on y apprend plein de jolies choses. Pour chaque chanson reprise (oui, je l'avais pas dit, mais Twelve est un album de reprises... mais c'est de notoriété publique, non?), elle nous expose le pourquoi elle aime telle ou telle chanson et le comment elle l'a interprétée, aidée de ses paincos. Patti dit notamment avoir toujours été émue par Dylan (Changing Of The Guards) sans jamais avoir vraiment trop compris pourquoi. Pour moi, c'est exactement le contraire. Mais c'est un vieux débat.
Sinon, à observer les photos, on constate que Lenny Kaye a cessé d'arborer ses tragiques lunettes qui le faisait tant ressembler à Christophe Robidou dans le booklet de l'album Wave. Doit-on considérer cela comme un heureux augure?

 

Mes impressions à la première écoute :

Autant vous dire tout de suite que ça n'a pas été du gâteau, la première écoute de cette galette. J'avais imaginé plusieurs scénarios possibles quant à mon appréciation de sa qualité, et j'ai peur d'avoir à affronter une dure réalité : Twelve et ses instrumentations fortement acoustisées aurait été conçu par Patti Smith pour des gens de son âge, et je crains de passer complètement à côté de ses ambitions. Mais je vais essayer de m'y faire quand même.
Pour analyser ce sentiment, je commence par diviser en trois groupes les chansons qui constituent ce cover-album. Dans un premier sac, je mets les morceaux dont je ne connaissais pas les versions originales, à savoir Helpless (N. Young), Changing Of The Guards (B. Dylan), Midnight Rider (Allman Brothers). Ceux-ci, à la première écoute, je ne leur ai absolument rien trouvé de spécial : ce sont des chansosns folk -donc pas trop ma came en général- interprétées sans doute avec cette lenteur d'ennui qu'on pourrait appeler sensibilité, mais qui ne fait vibrer aucune connexion synaptique chez moi.
Dans un deuxième paquet, je placerais les chansons que je suis sensé connaître mais que la seule écoute smithienne ne m'ont pas permis d'identifier. Il s'agit de The Boy In The Bubble de Paul Simon, extrait de l'album Graceland que ma chère maman a pourtant beaucoup entendu à une époque où je passais encore pas mal de temps à respirer le même air qu'elle (non, elle n'est pas devenue une mémère "Quelle" depuis!). Et, plus grave, je mettrais aussi dans ce groupe Are You Experienced? que j'ai pourtant découvert récemment (peut-être trop récemment, en fait...) : c'est du Patti Smith lancinant et cacophonique, c'est-à-dire pas celui que je préfère, malgré la force de l'habitude.
Et finalement, dans le groupe restant je mets, heureusement quand même, la majorité des pistes de ce CD, c'est-à-dire les reprises de tubes que je connais bien et que j'ai donc pu juger avec plus d'objectivité. Dans l'ordre :
Everybody Wants To Rule The World (Tears For fears), ce tube représentant d'une grosse variétoche new-waveuse heureusement passée, ne trouve pas grand avantage à être passé entre les mains du PSG.
Gimme Shelter (The Rolling Stones): correct. C'est plus énergique, c'est plus sympa, ça motive un peu pour la suite.
Within You Without You (The Beatles): j'ai longtemps eu du mal avec la V.O. de cette chanson, alors, aujourd'hui que je m'y suis fait, reprendre les choses du début avec une interprétation trop respectueuse ou tout simplement peu inspirée, ne m'emballe pas des masses.
Ha! Pour me redonner un peu le moral, White Rabbit (Jefferson Airplane) arrive avec son intro inquiétante, une bonne grosse batterie et une bonne dose de créativité (enfin). c'est sans doute moins raffiné que le reste, mais moi j'adhère!
Tout comme je me statisfait plutôt de cette version groovy de Soul Kitchen (The Doors) qui aurait à mon avis mérité un petit décollage apocalyptique vers la fin mais qui, notamment grâce à son joli son de caise claire, reste une belle interprétation d'un groupe finalement peu souvent honoré dans ce genre d'exercice (autant que je sache).
Dommage que Smells Like Teen Spirits (Nirvana) vienne tout de suite après faire retomber mon enthousiasme. Il faut dire aussi que cette pièce est l'archétype du morceau-casse-gueule-à-reprendre, surtout en version "molle" (ici une sorte de cajun). Ce texte a incontestablement été conçu pour un phrasé rapide et rageur. Quelle pitié d'entendre Patti à 60 bpm nous asséner un ridicule "hello.......hello........hello......he-ello....".
Et pour finir plus dignement, l'album se conclue avec Pastime Paradise, le tube radio qui m'avait mis la puce à l'oreille et, par la même occasion, fait découvrir que ce thème imparable n'était pas à mettre au  crédit de Coolio (si, j'ai un peu honte, mais j'assume). Ce morceau est probablement le meilleur que contienne ce Twelve sur lequel je pense ne pas perdre trop de temps. 

 

Ajouté le 9 février 2008 :
Mes impressions après 5 écoutes :
Twelve est un disque idéal.
Idéal par exemple pour servir de fond sonore en faisant cmpte ou en remplissant sa déclaration de revenu. C'est calme, c'est gentil, ça n'interpelle pas trop l'intellecet, aucune audace musicale ne vient nous distraire, on connait la majorité des chansons, on se sent bien dans l'air ambiant quand est joué Twelve. Je pense même le passer la prochaine fois que je recevrai mesnouveaux voisins, bientôt jeunes retraités, à l'apéro. Ça nous permettrra de discuter tranquillement sans être dérangés par la musique.
Mais putain, quand on prête une certiane attention à lza musique et qu'on attend d'elle qu'elles nous procure de vives sensations et une matière à reflexion, on se fait un peu chier quand se joue Twelve.

 

Mes dernières impressions après 6 écoutes :
Oui, j'arrête là. Album de reprise (c'est plus facile), Twelve s'apprend vite. Et je me suis aussi rendu rapidement compte qu'il n'y a probablement rien de plus à en tirer que ce que j'ai déjà trouvé.
Pour résumer,cet album est un disque sympa à écouter en fond sonore en faisant autre chose. A éviter au volant, par contre : fort risque de somnolence.
Et pour ne pas terminer sur une note négative, je dirais quand même que trois morceaux méritent un léger détour : Gimme Shelter, White Rabbit, et éventuellement Pastime Paradise.

 

Les deux morceaux qui m'ont le plus marqué :

Gimme Shelter parce que c'est la reprise la plus énergique, et probablement la plus réussie de l'album.

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Smells Like Teen Spirit parce que c'est assurément la plus nase.

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Le coin du synesthète :

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M
Oses dire que les filles ont mauvais goût ! :-DPerso je pense que si Smell like teen spirit est citée souvent comme la préférée, c'est parce qu'elle est peut-être plus connue que les autres, je veux dire par là que par exemple les gens qui n'écoutent pas plus de rock que ça, connaissent quand même ce morceau là... enfin je ne sais pas...
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F
Ohnon, à aucun moment je ne me permettrai de sombrer dans la mysoginie. Ou alors, ce serait insconsciemment.  ;-)  Non, c'était juste un constat.Mais pour moi, Smells Like Ten c'est surtout le souvenir de mes jeunes soirées énervées et enivrées à monter headbanguer sur les tables, galvanisés que nous étions par l'énergie electrique émanant de ce morceau. Alors, l'entendre chanté à 60bpm façon "mémère fredonne en brodant dans son rocking-chair", ça me fout un peu les boules.
M
Ben écoutes cher collègue de la communauté de Systool, moi j'aime bien cette reprise de Nirvana, c'est vrai qu'après de nombreuses écoutes de cet album j'ai fini par me lasser un peu, mais au début c'était vraiment bien... il faut dire aussi que j'ai eu les conditions optimales pour écouter cet album sorti au début de mes vacances d'été (oui début mai...) et je l'écoutais à fond dans la voiture...Bref, en plus en lisant ta chronique je vois que tu as aimé la reprise des Stones et celle du Jefferson Airplane, qui sont mes deux préférées de l'album, donc finalement, nous sommes plutôt d'accord :-)En tout cas merci pour ce petit retour en arrière, j'aime bien que mes articles soient lus longtemps après coup, ça donne une certaine dynamique à mon blog qui est de moins en moins alimenté...à la prochaine !
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F
Aimé, aimé...C'est peut-être un bien grand mot. J'ai admis qu'elles méritaient qu'on s'y arrête un brin. Peut-être pas deux.Enfin.C'est drôle, parce que j'ai cherché d'autres chroniques de cet album sur le net, et en général les avis sont plutôt positifs, tout en émanant principalement de filles (y'a-t-il un lien de cause à effet?), et Smells Like Ten est souvent citée comme la chanson préférée, "magnifique" et tout ça. Comprend pas. Ça m'étonne toujours de voir comment on peut êttre tous différents quand même.Merci de ton passage,A bientôt, la Mi !
T
Et c'est là que j'arrive en disant : Non Fab ! Finalement à la 200eme écoute je me suis aperçu que ce disque était un chef d'oeuvre !;-)
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F
Mais... tu sais (bien évidemment que tu le sais) que ce genre d'angoisse me taraude l'esprit, après avoir pris une décisoin aussi brusque.Seulement, d'habitude, aux premières écoutes d'un disque, si je ne pige pas tout, je sais sentir quand il y aura des choses à découvrir au cours des suivantes. Mais tu vois, depuis que j'ai essayé Dylan avec une certaine insistance sans rien y  trouver, je pense savoir séparer rapidement le bon grain de l'ivraie.Enfin, je l'espère profondément... ;-)
T
Mes impressions à la première écoute : inspideMes impressions à la seconde écoute : inspideMes impressions à la troisième écoute : y en a pas eu.:D
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F
Ouais...Je pense que tu a touvé la bonne attitude à adopter face à ce disque : ne pas trop s'y attarder. Aporès tout on ne vit qu'une fois et il y a tellement de belles choses à découvrir sur cette planète.   ;-)
S
Merci du conseil, Fab! Je me plais à le suivre en toute occasion, même quand l'achat me parait évident! :-) SysT
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F
Ce qui n'est pas du tout mon cas. Mais vu le pire en pire observé chez les disquiares, je crois bien que je vais m'y mettre sous peu.